Journée mondiale de lutte contre le sida : donnons nous les moyens de mettre fin à l’épidémie
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A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le VIH/sida, EELV réaffirme la nécessité d’inclure toutes les populations touchées (personnes vivant avec le VIH, migrants et migrantes précarisées, travailleuses et travailleurs du sexe (TDS), usager·e·s de drogues et pratiquant·e·s du chemsex, personnes LGBTQIA+, dont l’accès à la santé est fragilisée par les discriminations) dans la mise en place de stratégies de santé publique pragmatiques et de sortir de logiques idéologiques inefficaces.

EELV appelle le gouvernement à accentuer son effort pour permettre l’accès aux soins de toutes et tous pour parvenir à l’objectif fixé par le Fonds mondial : un monde sans sida en 2030.

Le Covid-19 a été un cran d’arrêt à la politique de lutte contre le VIH. Le nombre de dépistage est reparti à la hausse en 2021 (5,7 millions de sérologies par an contre 6,1 millions en 2019 selon Santé publique France). Les données statistiques dont nous disposons concernant la France sont peu fiables et ne permettent pas un pilotage efficace des dispositifs de prévention et d’accompagnement des personnes touchées. En 2021, environ 5000 ont découvert leur séropositivité au VIH, dont plus d’un tiers à un stade avancé, un nombre de nouvelles contaminations qui recule par rapport aux autres années pour deux raisons : une moindre contamination du fait des mesures de distanciation sociale et un moindre recours aux dispositifs de dépistage dont nous ne pouvons aujourd’hui pas encore estimer l’ampleur.

Le renforcement et l’universalité du dispositif de dépistage et du suivi statistique de la progression de l’épidémie doivent être davantage promus par le gouvernement. Nous plaidons pour une nouvelle campagne nationale en lien avec les associations concernées et à destination de la population générale en 2023.

Dans le même temps, les personnes en situation de marginalité restent les grandes perdantes des politiques de santé menées depuis quinze ans. Après le temps de la réduction des risques, le financement des structures médico-sociales, l’empouvoirement des usagers de drogues notamment autant que la mise en place de Haltes Soins Addictions pour ce qui concerne les nouvelles populations d’usager-e-s injecteurs ne sont plus du tout une priorité de l’Etat. La lutte contre l’épidémie ne sera jamais totale si elle n’inclut pas la question de l’usage des drogues et l’ensemble des populations prioritaires.

S’agissant de la transmission sexuelle du virus, EELV se félicite du déploiement de la PreP (prophylaxie pré-exposition) en France, avec notamment la prescription par les médecins de ville. Cet outil supplémentaire de lutte contre la propagation du virus continue à montrer son efficacité et EELV appelle à soutenir son déploiement.

L’Etat a par ailleurs financé la création de quatre premiers centres de santé communautaire (le Checkpoint à Paris, le Centre santé sexualité à Lyon, le Spot Longchamp à Marseille et à Montpellier). Il faut développer ces dispositifs qui permettront demain d’échanger, d’informer et de permettre une véritable politique de prévention efficace dans le domaine.

La gestion tardive de l’épidémie de Monkey Pox par les autoritésa, par contraste, montré l’efficacité des réponses en matière de santé communautaire : en se saisissant d’un risque que les pouvoirs publics ne voulaient pas voir, les organisations communautaires s’adressant aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), aux TDS et aux personnes trans, et la mobilisation de ces populations ont permis à la France d’éviter une crise sanitaire majeure. Nous défendons également une sensibilisation large pour prévenir et lutter contre la sérophobie.

Plus de budget, une politique plus ambitieuse en matière de santé communautaire, une vision globale de la problématique mêlés à une politique de prise en charge des personnes dans la marginalité sont les clés d’une nouvelle stratégie de lutte contre le VIH/Sida que nous appelons de nos vœux. C’est pourquoi, le mouvement écologiste appelle à rejoindre les manifestations partout en France ce 1er décembre pour la journée mondiale de lutte contre le VIH/sida.

Nous avons les outils pour mettre fin à l’épidémie, il est urgent maintenant de nous en donner les moyens.