Publié en vue de la Journée du souvenir trans [1], le recensement mondial des meurtres de personnes trans nous apprenait qu’au moins 350 personnes trans avaient été tuées entre octobre 2023 et septembre 2024 [2]. En France, nous pensons particulièrement à Géraldine, tuée parce que travailleuse du sexe trans, et à Angélina, tuée par son compagnon parce que femme trans. Nous pensons également à l’un·e d’entre nous, Sasha, dont le décès a récemment endeuillé notre parti.
Ce 20 novembre nous nous mobiliserons après une des années les plus meurtrières depuis 15 ans. Ces chiffres montrent une constante, à savoir que ce sont d’abord les personnes trans qui connaissent une intersection de discriminations qui sont les plus touchées : la majorité étaient des femmes trans ou personnes transféminines, noires, non-blanches, travailleur·euses du sexe. Ces chiffres symbolisent également la montée de la vague réactionnaire transphobe d’ampleur internationale. La victoire de Donald Trump et l’absence de contrepouvoir parlementaire aux Etats-Unis d’Amérique, mais également la percée médiatique d’un « lobby transphobe » en France sont le signe que celle-ci est loin d’être finie.La riposte doit continuer et s’amplifier, tant en France qu’aux niveaux européen et international. Les travaux parlementaires en cours pour la déjudiciarisation de la mention de sexe à l’état civil, que nous portons, sont une étape importante dans l’amélioration des conditions d’existence des personnes trans. Cela va de pair avec la demande d’abrogation du fichier de police sur les personnes trans et immigrées ayant changé d’état civil et l’opposition au projet de durcissement des conditions de modification. Nous devons également combattre les inégalités socio-spatiales de santé dans l’accès aux soins liés à la transition. Cela passera par la lutte contre la transphobie médicale et le mauvais remboursement des soins. Ici, nous pensons particulièrement aux travailleur·euses du sexe qui subissent la répression policière, en particulier depuis l’instauration de la loi de 2016, qui les pousse dans la précarité et les met de plus en plus en danger.
Nous souhaitons également voir la France retrouver sa place de force motrice dans la lutte internationale contre la transphobie et pour les progrès des droits trans. Place qu’elle avait en 2009, en étant la première à porter la dépsychiatrisation de la transidentité. Ce mercredi 20 novembre est aussi l’occasion de nous rassembler en pensant aux mort·es de cette année, Géraldine, Angélina, Sasha et tous·tes les autres. Nous appelons à se joindre aux rassemblements, à Paris, place Paul Eluard à 18h30, et à tous les rassemblements qui auront lieu en France et ailleurs.
[1] La Journée du souvenir trans, déclinaison française du Transgender Day of Remembrance (TDoR), a lieu le 20 novembre dans le monde entier, afin de commémorer les personnes trans assassinées pour motif transphobe, et pour mobiliser contre les violences.