Question au gouvernement de Véronique Massonneau sur le plan de lutte contre les LGBTphobies
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Ma question s’adresse à madame la ministre des droits des femmes

Au cours des douze derniers mois, près de 2000 témoignages de victimes d’actes homophobes ou transphobes ont été enregistrés par SOS homophobie : c’est 27% de plus qu’en 2011.

Dans le même temps, l’association le Refuge, qui accueille de jeunes homosexuels rejetés par leur famille fait état d’une croissance inédite des appels de détresse.

Certaines bonnes âmes – je dis « bonnes » pour rester polie – croient avoir trouvé l’explication : « dans tous les pays qui ont adopté le mariage entre personnes de même sexe, nous dit-on, il y a recrudescence de l’homophobie ».

Cet argument est d’une stupidité confondante : c’est un peu comme si on rendait le mouvement pour les droits civiques responsable de la résurgence du Ku Klux Klan dans l’Alabama des années 50…

Derrière cette pseudo-analyse, se cache une justification en creux de l’injustifiable, comme si un débat démocratique pouvait déraper, presque naturellement, dans la stigmatisation et la violence homophobes.

Madame la ministre, cette recrudescence de l’homophobie constatée est à nos yeux la résultante de deux facteurs distincts : le premier, détestable, tient à la libération irresponsable d’une parole homophobe latente dans certains secteurs de la société.

Le second est plus rassurant : il tient dans le refus des victimes de rester silencieuses et de souffrir sans rien en dire de brimades et de violences psychologiques ou physiques.

Aujourd’hui, à Paris, l’égalité sera fêtée.

Mais n’oublions pas les souffrances.

Madame la ministre, nous sommes fiers d’appartenir à une majorité qui, la première, a mis en place un programme d’actions interministériel de lutte contre les violences et les discriminations homophobes ou transphobes.

Pouvez-vous nous détailler le bilan à ce jour de sa mise en œuvre, et nous en indiquer les perspectives pour les prochains mois ?